[RP] - La salle des cuviers

Liptis fut, quelque part, un peu déçu par la réponse de Jehanne. Mais sans doute que cela valait mieux...

Il laissa échapper un très discret soupir tout en regardant la jeune femme sortit du petit cuvier et s'approcher de la nourriture.

Il sourit grandement en la regardant déguster la terrine. Elle releva la tête et s'adressa à lui.

Si j'osais... je vous demanderais de rester pour goûter tous ces mets !
J'ai horreur de manger seule...

Liptis réfléchit un instant. Pourquoi pas après tout.

Ce sera avec plaisir. Il prit un siège et s'installa face à elle. Prenant la bouteille de vin, il servit deux verres et gouta, lui aussi, à la terrine de sanglier. Effectivement, elle était fort bonne.

Comment trouvez vous cet endroit ? N'est-il pas un endroit apte à faire oublier les soucis de la vie courante ?

Liptis se pencha alors en avant et retira un petit morceau de terrine qui s'était égaré sur la joue, fort douce, de Jehanne. Il accompagna son geste d'un grand sourire puis leva son verre.

Liptis fut ravis de la réaction de la belle Jehanne. Un grand bonheur venait de s'afficher sur son visage après un instant de stupéfaction ; comme si elle avait mal compris.

Il assista alors à une scène qu'il n'était pas près d'oublier. Sitôt l'instant passé, elle entreprit de dégager le haut du corps de la chemise mouillée. Liptis n'en perdait pas une miette.

Il la regardait se préparer avec une adorable sensualité. Le coeur accélérait à ne plus vouloir s'arrêter. Comme s'il voulait battre à la course le meilleur cheval du comté.

Comme ça, ça vous va ?!?!

Oh oui ! Pour aller, ça allait. Bon, il lui fallait répondre quelque chose. Mais il avait la bouche bien sèche et les yeux semblaient se trouver un peu à l'étroit... Bon sang ! Il sentit des fourmis au bout des doigts.

Et ce sourire ! Délicieux et terriblement attractif.

Bon alors, tu lui réponds grand nigaud !

Vous êtes parfaite, dit-il d'une voix rauque. Oui, vraiment parfaite.

Qu'il avait hâte de caresser cette peau si attirante, si désirable. Il plongea sa main dans son pourpoint et en ressorti un petit flacon d'onguent. Ainsi, sa peau garderait beauté et douceur.

Se mettant de l'onguent sur les mains, il s'approcha de la jeune femme et posa ses mains sur ses épaules. Quelles sensations de bonheur. Il fit lentement glisser ses mains, allant et venant, massant doucement chaque centimètre carré de peau. Il descendait vers le bas du dos, pour remonter lentement. Il voulait que cet instant ne finisse jamais.
Les gestes se faisaient peu à peu plus sensuel et Liptis laissait, de temps en temps, ses mains s'égarer sur le ventre ferme.

Oserait-il aller plus loin ? Au point où il en était... Il attira lentement la jeune femme contre lui. La tête vient se poser contre lui puis gaillardement, entreprit de décroiser les bras et s'attarda sur les adorable reliefs que Jehanne pouvaient lui offrir. Il savait que, par là, il s'engageait dans une voie bien étrange, mais il ne pouvait résister.

Pendue aux lèvres de Liptis, Jehanne espérait voir un oui s'en échapper quand une voix inconnue résonna dans la pièce...
La soldate crispa ses mains sur les siennes en retenant sa respiration, et ne se détendit que quand la porte se referma.

On ne s'aperçoit jamais aussi bien que l'enfer existe quand on a goûté aux joies du paradis ne serait-ce l'espace d'un instant...
Jehanne vécut la fin de son baiser comme un déchirement, et ne récupéra les morceaux d'elle même qu'après que Liptis est tout à fait disparu.
Elle lui avait murmuré un : Je comprends... mais en fait, elle comprenait surtout qu'elle allait devoir calmer son brûlant désir toute seule !!!

A peine énervouillée, elle attrapa la bouteille de vin et se l'enfila... enfin s'en enfila une bonne rasade plutôt, et la reposa... oui oui, elle la reposa quand même... avant de replonger dans le cuvier et où elle finit de se calmer dans l'eau encore bien chaude, imaginant la présence de son prince à ses côtés...
La tension étant enfin redescendue dans un long soupir, Jehanne sortit du bain et s'essora un peu avant de rejoindre le vestiaire.

Hé ! Vous ! Tous va bien ? C'est vous qui faites un tel bazar ?

Maigh sursauta quand Bertrand entra dans la salle des cuviers. Premier réflexe, plonger la mouette sous l'eau pour la rendre invisible. Mais c'était sans compter sur les pattes de celle ci qui s'agitaient et vinrent lui griffer le bras, l'obligeant à desserrer sa prise. Le bec trouva l'air et émit un bruit : Blurp !!

Pour cacher, ou essayer de cacher le bruit, elle répondit du tac au tac.

Oui oui tout va bien, tout va bien! Du bazar? Ici? Je n'ai rien vu, ni entendu...

Sourire timide, rouge qui commence légèrement à monter jusqu'aux joues humides.

Vous avez besoin de quelque chose ? Je suis Bertrand, homme à tout faire ici.

Heu et bien si vous aviez quelque chose a grignoter ca ne serait pas de refus. Des fruits? Vous auriez des fruits? Et une petite chope? Ca serait tout juste parfait.

La jeune femme planqua discrètement la mouette dans son dos en se rapprochant du bord du cuvier. Elle ne quittait pas Bertrand des yeux, surtout ne pas le laisser voir le volatile, surtout ne pas le laisser voir la bête. Parce que oui, elle ne ressemblait plus a grand chose la mouette.
C'est presque impatiente qu'elle attendait la réponse de l'homme a tout faire. Plus vite il acceptait, plus vite il repartait, et plus vite elle pourrait se concentrer sur le cas de la mouette. Que pourrait elle faire? La noyer réellement et dire a Jehanne qu'elle s'était envolée? Ca pourrait être une idée... Mais bon, pour le moment il lui fallait se débarrasser rapidement du géant. Et puis après peut etre lui demander un massage des pieds. Ses pauvres petits petons que tout le monde il dit qu'ils sentent pas bons....

Ces dames avaient faim et soif... Il retourna à l'accueil rendre compte des désirs des dames. Liptis lui fit comprendre de prévoir large, surtout niveau boisson... Entre une ivrogne patentée et une cambraisienne l'alcool allait couler à flot. Le Bertrand fut un peu étonné mais nul doute que le patron connaissait bien leurs visiteuses.

Dans le petit recoin qui servait de débarras il prépara quelques tranches de viandes diverses (volailles et autres animaux, du poisson aussi) et il installa sur son épaule un tonnelet de vin local.

Ainsi équipé il se dirigea vers les cris... L'une de ces dames semblait bien impatiente.

Mesdames ! fit il de sa grosse voix et faisant rouler ses muscles, nous sommes dans un lieu de silence et de repos. Je vous demanderai de faire moins de bruit.

Il posa le tonnelet non loi qu'il mit en perce, accrocha deux gobelets et posa en équilibre le plateau de victuailles.

J'espère que cela va vous convenir nobles dames.