Chateau d'Arras
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Le Comté Souverain d'Artois
 
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 [RP]Parler à une affiche c'est la vie

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Dezael

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MessageSujet: [RP]Parler à une affiche c'est la vie    [RP]Parler à une affiche c'est la vie  EmptyDim 7 Fév 2016 - 14:09

Ben oui d'votre formidable époux, celui qui crache sur l'Artois en privé et vous sort de grands discours en public.

Dezael brandit une pancarte tout en criant :

Non à Darflouze, vivez pas dans la loose! Non à Albroc, ou alors vous avez baissé votre froc! Non à Darflouze, sa politique c'est d'la grosse bouse! Non à Albroc, celui qui parle qu'avec les vioc' !

Puis sans plus prêter attention cette fois à si quelqu'un l'interpellait, il partit en continuant de trouver des rimes plus évocatrices les unes que les autres sur le Conseil en place.

(La prochaine fois qu'un  admin déplace des postes sans prévenir... enfin ça coûte rien de prévenir non? Donc je veux que ça reste après l'annonce sinon ça n'a  pas de sens)


Dernière édition par Dezael le Sam 13 Fév 2016 - 2:49, édité 2 fois
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Dezael

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MessageSujet: Re: [RP]Parler à une affiche c'est la vie    [RP]Parler à une affiche c'est la vie  EmptyMer 10 Fév 2016 - 21:55

Dezael vit son ami Flavius arriver avec les dossiers qu’il avait demandé de prendre dans son bureau. L’autre partie serait apportée par un tiers, il n’avait plus les clés, on ne lui avait pas laissé le temps de prendre ses parchemins. Oui parce qu’il fallait savoir qu’au château, on vous donnait les clés, on vous les reprenait, tout ça sans vous en parler et surtout sans savoir qui. Un intendant ? P’tête, personne n’avait jamais vu. Puis l’affichage sur les mines lui fit monter la colère et ça lui inspirait quelque chanson, plutôt parlées que chantées mais l’important c’était le message. Alors il fit comme si Flavius était son unique spectateur, même s’il savait que d’autres l’entendraient.


Il faut que j'te raconte comment chaque fois j'affronte,
On doit tenir tête et souvent à coups d'pompes,
Ceux qui me jugent et très souvent se trompent
Ou me guettent, l'air de dire:"Tu devrais avoir honte!"

Me fusillent des yeux et ça part en vrille,
Me demandent si je suis un mec ou une quille
Veulent dans les détails, mon poids, ma taille
Et le mode d'emploi de mon plan d'bataille

Quelle importance mes querelles, fais ta route!
C'que tu penses n'influence pas ma manière d'être
Et tous les mécontents peuvent aller se prendre une poutre
Car je ne rends des comptes qu'à celle qui m'a vu naître

Je n'suis pas cette bête de foire que l'on dompte
Ou bien même à qui l'on monte sur la tête
Et cette vie propre et nette de nobles aux petites minettes
Je n'en veux pas, laisse-moi sur ma planète

Mon mode de vie n'est pas à vendre
Mon projet, n'est pas à vendre
C'que j'pense ou dis n'est pas à vendre
Si tu crois qu'ça va changer, tu peux attendre

Je me rappelle encore cette époque
ville bondée, je sortais de ma bicoque
Marchais, avec dans l’attitude un brin de provoc’
Jusqu’au marché où tu suffoques

Correspondance: Belles adresses et coins classes
Moi, mon arc, ma calvitie, mes godasses
A l'évidence, ma seule présence c'est de l'audace
Parmi ces têtes de fion friqués et grandes blondasses

Puis j'arrive enfin dans ce Cartel
Pour lequel j'ai mis un projet sur un ustensile
Tu sais, en général si ces nobliots m'appellent
C'est qu'ils pensaient trouver quelqu’un de docile

Bref, je signe leurs deux trois pap'rasses et me casse
Avec, dans la poche le montant d'ma séance
Te monte pas d'pièce, y'a pas d'quoi quitter la crasse
Juste rinçer mes potes d'péronne dans une ambiance

Et en sortant, devines qui je croise!!
Le dernier CAM à la mode qui me toise, tout naze
Ce guignol qui tape des poses avec sa gueule et son blaze sur un arrété morose
Et cet espèce de bouze qui calque les cé-fran, flambe et fait le coq
Il se vante d'avoir signé ici pour plusieurs plaques
Et me dit que son projet, cette année dans les bacs sera le choc

Mais une fermeture pourrie plus tard, un soir    
Je revois l'ex futur star dans une taverne, il veut boire
Me gratte comme un clebard, me dit qu'chez l’cartel, son projet dort dans un tiroir

Et maintenant il est en loque, il n'a plus d'oseille et sa femme est en cloque
Il me dit qu'on devrait aller brûler l’cartel et Albroc,
Fous moi l'camp!! Qui t'avais dit d'aller baisser ton froc?

Mon mode de vie n'est pas à vendre
Mon projet, n'est pas à vendre
C'que j'pense ou dis n'est pas à vendre
Si tu crois qu'ça va changer, tu peux attendre

Quoi? Moi? M'assagir?
Obéir aux lois d'l'argent sans réagir?
Produire du projet pour pisseuses et ménagères
Apparemment tu ignores à qui tu as affaire!!

Or et Saphyr ne pourront pas suffir à racheter tout c'que j'ai souffert
Et je préfère fuire le confort et aimer mon atmosphère
Pluôt qu'de m'laisser passer les fers, OK!!

Han!! Mon mode de vie n'est pas à vendre
Dezael, la BIM, les intraîtables, les incorruptibles, les redoutables
Han!! Prends ça dans ta tronche!!


Flavius le regarda l’air incrédule, sans trop comprendre puis lui mis une petite claque pour que l’ancien CAM se ressaisie. Allons bon, on ne voulait pas entendre de ça ici ?

– Tu te mets à la poésie maintenant ? Lui lança son homme de main avec un air ironique.

Le jeune homme sourit à son tour et sortit un dernier couplet, histoire de dire …


Ma plume c'est mon diplôme
Elle pose des problèmes et puis cause des glaucomes
Rend blême et on l'aime et on l'acclame à Peronne
C'est le dilemme et l'œil du cyclone !


Flavius leva les yeux au ciel, lui qui aimait la vraie poésie, les vrais vers, il n’était pas servi. Le charpentier le regarda l’air un peu vexé

–T’aime pas ? Dit Dezael alors que Flavius tourna les talons sans prendre la peine de répondre. Non mais attends, si t’aime pas j’peux en faire une moins trash !

Dezael réfléchit un instant avant de courir pour rattraper Flavius

Il est beau il est beau il est beau le lave à beau,
Il est laid il est laid il est laid le bide hé !


[ Alors si vous comprenez pas c'est normal, une demande a été faite à "administrateur" pour supprimer le sujet mais on m'a obligé à RPiser sinon j'étais lourdement sanctionné. Du coup voilà, enjoy ^^ ]
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Dezael

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MessageSujet: Re: [RP]Parler à une affiche c'est la vie    [RP]Parler à une affiche c'est la vie  EmptySam 13 Fév 2016 - 3:07

Dezael revint devant le panneau qu'il avait faire installer par l'intendant du chateau. Il se souvient encore le débat à ce moment là :

-Vous m'avez fait un tableau tout dégueulasse !!! Avait lancé l'ancien CAM à l'intendant

-Ho la barbe, si ça vous plait pas c'est pareil ... Lui avait répondu l'intendant grognon

-En voilà des manières pour quelqu'un qui a pour tâche d'assurer le bien être des citoyens artésiens, ben du coup j'vous libère de vos obligations, vous m'servez à rien. avait rétorqué Dezael à l'intendant fantôme.

L'homme avait haussé les épaules et tourné les talons en maugréant. Visiblement peu habitué aux relations sociales, l'intendant avait peut être mal digéré une histoire passé. Après tout ce n'est pas son soucis. Il accrocha le parchemin qu'il avait rédigé pour les artésiens et repartit en sifflotant.


parchemin sur l'affiche a écrit:
CITOYENS ARTESIENS

Ne perdez pas de vue que les hommes qui vous serviront le mieux sont ceux que vous choisirez parmi vous, vivant votre propre vie, souffrant des mêmes maux.

Défiez-vous autant des ambitieux que des parvenus ; les uns comme les autres ne considèrent que leurs propres intérêts et finissent toujours par se considérer comme indispensables.

Défiez-vous également des parleurs, incapables de passer à l'action ; ils sacrifieront tout à un discours, à un effet oratoire ou à un mot spirituel.

Évitez également ceux que la fortune a trop favorisés, car trop rarement celui qui possède la fortune est disposé à regarder le travailleur comme un frère.

Enfin, cherchez des hommes aux convictions sincères, des hommes du Peuple, résolus, actifs, ayant un sens droit et une honnêteté reconnue.

Portez vos préférences sur ceux qui ne brigueront pas vos suffrages ; le véritable mérite est modeste, et c'est aux électeurs à choisir leurs hommes, et non à ceux-ci de se présenter.

Je suis convaincus que, si vous tenez compte de ces observations, vous aurez enfin inauguré la véritable représentation populaire, vous aurez trouvé des mandataires qui ne se considèreront jamais comme vos maîtres.
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MessageSujet: Re: [RP]Parler à une affiche c'est la vie    [RP]Parler à une affiche c'est la vie  EmptySam 20 Fév 2016 - 14:40

Dezael regarda le panneau d'affichage et se dit qu'il n'y avait pas un conseiller qui avait eu le courage d'aller contre Albruti. Malheureusement ça ne donnerai qu'un conseil en demi teinte avec encore plus de pouvoir au comte et aux nobles et moins aux autres. Le bashing anti conseil continuerai cependant. La il avait mal à son Artois, très mal. Aussi il demanda aux peronnais de ne plus miner sur l'or histoire de faire travailler les méninges du pôle economie et sourit en se disant que toutes façons les mines ne changeraient encore pas à cause de darflouze. Non ce conseil était pathétique et minable, risible même. D'autant qu'un darflex avait annoncé sur le mandat d'avant n'en avoir rien à faire de l'Artois et vouloir le poste de CAM exclusivement pour se faire mousser. Et Albruti l'avait reprit. Allons bon ... si c'était ça être fidèle à son comté. .. ON ne savait même pas quel était le programme... non vraiment, ce conseil était bien pourri
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MessageSujet: Re: [RP]Parler à une affiche c'est la vie    [RP]Parler à une affiche c'est la vie  EmptyLun 22 Fév 2016 - 2:09

Dezael revint au panneau affecté à son plaisir. Ca faisait maintenant quelques heures qu'il attendait dans le couloir qu'un Conseiller vienne apporter un programme. Mais il semblait que les Conseillers ne voulaient pas communiquer avec les artésiens! Il avait même terminé toutes les provisions qu'il avait apporté pour patienter. Assit, il vit Flavius arriver avec son chien Argos et ils regardèrent ensembles les différents affichages.

- T’as rien à afficher aujourd’hui ? Lui dit son homme de main

- Ben nan ça sert à quoi, personne répond … T’façon j’crois que j’vais m’poster là et gueuler.

- Et tu vas gueuler quoi ? Flavius arqua un sourcil

- Ben j’sais pas … comme on a fait mon procès moral sans que je puisse me défendre, comme on met les artésiens en porte à faux, comme on prend les gens pour des imbéciles, ben moi j'vais juger. Nan j’vais même mettre en accusation !

Le charpentier prit une pose théatrale et lança à l’assemblée dans le couloir :

J'accuse un certain Sieur d'avoir été l'ouvrier diabolique de l'erreur judiciaire, en inconscient, je veux le croire, et d'avoir ensuite défendu son œuvre néfaste, depuis trois mois, par les machinations les plus saugrenues et les plus coupables.

J'accuse le même homme de s'être rendu complice, tout au moins par faiblesse d'esprit, d'une des plus grandes iniquités du siècle.

J'accuse le une autre personne d'avoir eu entre les mains les preuves certaines de l'innocence de Dezael et de les avoir étouffées, de s'être rendu coupable de ce crime de lèse-humanité et de lèse-justice, dans un but politique et pour sauver les hauts dignitaires compromis.

J'accuse deux membres de l’intendance d'avoir fait une enquête scélérate, j'entends par là une enquête de la plus monstrueuse partialité, dont nous avons, dans le rapport du second, un impérissable monument de naïve audace.

J'accuse les deux experts, d'avoir fait des rapports mensongers et frauduleux, à moins qu'un examen médical ne les déclare atteints d'une maladie de la vue et du jugement.

J'accuse les instances d'avoir mené dans la pensée collective une campagne abominable, pour égarer l'opinion et couvrir leur faute.


Flavius applaudit et s’avança vers Dezael avant que celui-ci n’ai terminé.

-Aller, « à quitter » monsieur preux cureur. Et l’homme de main dirigea l’ancien CAM vers la sortie, une fois de plus, alors qu’on entendait des « j’accuse, j’accuse » de plus en plus éloignés.
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MessageSujet: Re: [RP]Parler à une affiche c'est la vie    [RP]Parler à une affiche c'est la vie  EmptyJeu 25 Fév 2016 - 0:56

Dezael arriva devant son panneau d’affichage privé. Il constata que personne n’avait répondu à son appel, ce qui ne l’étonna guère après tout. On était trop occupé à jouer aux chaises musicales ou à importer du produit de luxe aux nobles pour afficher son programme en public.

Le jeune homme vit arriver un homme plutôt bien portant, qui se baladait tranquillement dans les couloirs. Il adressa un signe de tête avec un sourire à Dezael, qui le lui rendit, et contempla le tableau.


-Bonjour, j’peux vous aider ? Demanda le charpentier.

-Bonjour ! Hé bien je lis un peu les nouvelles par ci par là. Quand je vois votre tableau, j’ai l’impression d’avoir à faire avec un comté despotique. Lui lança l’homme inconnu.

-Non ! non je n’irai pas jusque là tout de même. Rétorqua Dezael avec tout l’Amour qu’il portait à son comté en ce moment.

-Non mais attendez, -continua l’homme- je vais vous expliquer pourquoi je dis ça. Il résulte de la nature du pouvoir despotique, que l'homme seul qui l'exerce le fasse de même exercer par un seul. Un homme à qui ses cinq sens disent sans cesse qu'il est tout, et que les autres ne sont rien, est naturellement paresseux, ignorant, voluptueux. Il abandonne donc les affaires. Mais, s'il les confiait à plusieurs, il y aurait des disputes entre eux; on ferait des brigues pour être le premier esclave; le comte serait obligé de rentrer dans l'administration. Il est donc plus simple qu'il l'abandonne à un « vizir » qui aura d'abord la même puissance que lui. L'établissement d'un vizir est, dans ce comté, une loi fondamentale. On dit qu'un pape, à son élection, pénétré de son incapacité, fit d'abord des difficultés infinies. Il accepta enfin et livra à son neveu toutes les affaires. il était dans l'admiration, et disait: « Je n'aurais jamais cru que cela eût été si aisé. » Ainsi, dans ces comtés, plus le comte a de clans à gouverner, moins il pense au Conseil; plus les affaires y sont grandes, et moins on y délibère sur les affaires. (1)

Dezael pensa rapidement que l’homme avait vu juste. Jusque là ça collait plutôt pas mal.

- Ha oui, le fameux diviser pour mieux régner ?! Bon admettons, mais ça ne fait pas tout ! Répondit Dezael

-Non bien sur que non, attendez, j’ai pas terminé. Je vais vous parler de l’honneur dans un comté despotique. D’ailleurs, ce n'est point l'honneur qui est le principe des comtés despotiques : les hommes y étant tous égaux, on n'y peut se préférer aux autres; les hommes y étant tous esclaves, on n'y peut se préférer à rien. De plus, comme l'honneur a ses lois et ses règles, et qu'il ne saurait plier; qu'il dépend bien de son propre caprice, et non pas de celui d'un autre, il ne peut se trouver que dans des comtés où la constitution est fixe, et qui ont des lois certaines. Comment serait-il souffert chez le despote? Il fait gloire de mépriser la vie, et le despote n'a de force que parce qu'il peut l'ôter. Comment pourrait-il souffrir le despote? Il a des règles suivies et des caprices soutenus; le despote n'a aucune règle, et ses caprices détruisent tous les autres. L'honneur, inconnu aux comtés despotiques, où même souvent on n'a pas de mot pour l'exprimer, règne dans les monarchies; il y donne la vie à tout le corps politique, aux lois et aux vertus même. (2)

Là l’ancien CAM commençait à penser que l’homme avait vraiment raison. Mais il manquait encore deux ou trois petites choses.

- Ouais ça d’accord, c’est vrai que niveau honneur dans l’comté … ‘fin voilà. Mais c’est quoi le trait principal alors à avoir dans un Conseil despotique ???-Questionna Dezael.

- Ben ça c’est pas compliqué. Comme il faut de la vertu dans une république, et dans une monarchie, de l'honneur, il faut de la CRAINTE dans un Conseil despotique: pour la vertu, elle n'y est point nécessaire, et l'honneur y serait dangereux. Le pouvoir immense du comte y passe tout entier à ceux à qui il le confie. Des gens capables de s'estimer beaucoup eux-mêmes seraient en état d'y faire des révolutions. Il faut donc que la crainte y abatte tous les courages, et y éteigne jusqu'au moindre sentiment d'ambition. Un Conseil modéré peut, tant qu'il veut, et sans péril, relâcher ses ressorts. Il se maintient par ses lois et par sa force même. Mais lorsque, dans le Conseil despotique, le comte cesse un moment de lever le bras; quand il ne peut pas anéantir à l'instant ceux qui ont les premières places, tout est perdu: car le ressort du Conseil, qui est la crainte, n'y étant plus, le peuple n'a plus de protecteur. C'est apparemment dans ce sens que des cadis ont soutenu que le grand seigneur n'était point obligé de tenir sa parole ou son serment, lorsqu'il bornait par là son autorité. Il faut que le peuple soit jugé par les lois, et les grands par la fantaisie du comte; que la tête du dernier sujet soit en sûreté, et celle des bachas toujours exposée. On ne peut parler sans frémir de ces Conseil monstrueux. (3)

Alors là pour le coup si le jeune homme avait encore des doutes, s’en étaient fini d’eux. Il était entièrement convaincu par ce que lui racontait l’homme.

- Vous avez des arguments c’est certain … Dit Dezael tout en essayant de déméler ce que l’homme lui disait.

- Et je terminerai même par une petite citation :  « Quand les sauvages de l’Artois veulent avoir du fruit, ils coupent l'arbre au pied, et cueillent le fruit. Voilà le Conseil despotique. » (4)

- Je la garde celle-ci !

L'homme colla une affichette sur le panneau de Dezael

l'homme a écrit:
« C'est une expérience éternelle que tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser. Pour qu'on ne puisse abuser du pouvoir, il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir. » (5)

Il se retourna ensuite vers l'ancien CAM

Je vous laisse cette note, je pense que vous serez d'accord avec ça.

Puis les deux hommes repartir ensembles en discutant des nombreux types de conseils qui régissaient le monde.


(1) Montesquieu / De l’Esprit des Lois – Livre Deuxième, Chapitre V - Des lois relatives à la nature de l'état despotique
(2) Montesquieu / De l’Esprit des Lois  - Livre Troisième, Chapitre VIII - Que l'honneur n'est point le principe des états despotiques
(3) Montesquieu / De l’Esprit des Lois  - Livre Troisième, Chapitre IX - Du principe du gouvernement despotique
(4) Montesquieu / De l’Esprit des Lois  - Livre Cinquième, Chapitre XIII - Idée du despotisme
(5) Montesquieu / De l’Esprit des Lois - Livre Onzième, Chapitre IV - Ce que c'est que la liberté
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Dezael

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MessageSujet: Re: [RP]Parler à une affiche c'est la vie    [RP]Parler à une affiche c'est la vie  EmptyDim 28 Fév 2016 - 4:33

Comme à son habitude Dezael passa dans l’aile réservée aux annonces et entendit Ombeline crier, entre autre :

ombeline a écrit:
Sa Grandeur expose les griefs à l'encontre de ce dernier et rappelle que sa priorité en tant que Comte est la bonne gestion de notre Comté.
Alors il se dirigea avec Charles vers l’affiche qu’elle avait collé et ils la lurent lentement, tant la syntaxe était horrible. Il comprit très rapidement pourquoi la porte parole avait annoncé la chose de cette façon. Le comte paniquait littéralement. Ombeline l’avait dit : «  SA priorité en tant que comte est la bonne gestion de notre Comté ». Ainsi il écrivait tout ça pour prouver que si la situation dégénérait, ce n’était pas à cause de lui. Ensuite, l’analyse de l’annonce le fit doucement ricaner. En dehors des nombreuses accusations qui restaient sans fondements, et notamment celle qui disait qu’il n’était plus dans le comté alors qu’il était à Péronne depuis un certain temps, le comte avait montré plusieurs choses. Tout d’abord qu’il n’arrivait pas à gérer un comté. Deuxièmement qu’il n’avait pas assez de dignité pour endosser sa propre responsabilité dans l’affaire. Et troisièmement que le Conseil actuel, même en connaissance de cause, préférait lui faire porter le chapeau. Ce qui le fit aussi grandement sourire, c’est que c’est Blanche qui lui avait conseillé de produire un rapport par semaine ou encore de trouver normal qu’il démissionne. Et finalement on l’accusait de tout ça et qui restait bien au chaud à partir sans non plus avoir à se justifier ?

Le charpentier se tourna vers Charles.

-T’as fait ça ? Lui demanda l’homme.

-Ben j’ai pas donné de rapports non, mais il semble surtout que le Conseil se soit rendu compte que le CAM actuel est incompétent. Effectivement, j’te l’ai déjà dit, il se base sur des études d’il y a 10 ans. Il y connait rien le pauvre. Du coup il a besoin des rapports pour pouvoir analyser quelque chose qu’il ne comprend pas. Pour le coup il m’accuse quand même d’avoir fait chuter deux mines alors qu’il n’a aucun rapport. Je trouve ça assez fort. En fait il se trouve que les mines ça ne se gère pas comme ils l’entendent. Et pour preuve, j’ai mis le salaire de la mine d’or de Péronne à 16.5 écus et le Darflex m’avait à l’époque sommé de remettre ce montant à 15 écus. Tout ça à cause de taux de remplissage etc etc … Depuis qu’il est CAM bizarrement rien n’a changé. Il s’est rendu compte que ça valait le coup largement. Comment aurait il pu le savoir avant sans les rapports puisqu’il ne sait pas de quoi on parle ? En fait si tu veux, le comte a peur de ce que je peux dire. Et dans le doute, il publie une annonce pour me faire endosser une responsabilité fictive au lieu d’assumer le fait que son équipe économique est à la ramasse.

L'homme réfléchit un moment avant de répondre à Dezael.

Je vois le principe oui. Le Conseil despotique a pour principe la crainte: mais à des peuples timides, ignorants, abattus, il ne faut pas beaucoup d’idées. Tout y doit rouler sur deux ou trois idées : il n'en faut donc pas de nouvelles. Quand vous instruisez une bête, vous vous donnez bien de garde de lui faire changer de maître, de leçon et d'allure; vous frappez son cerveau par deux ou trois mouvements, et pas davantage. Lorsque le comte est enfermé, il ne peut sortir du séjour de la volupté sans désoler tous ceux qui l'y retiennent. Ils ne peuvent souffrir que sa personne et son pouvoir passent en d'autres mains. Il fait donc rarement la guerre en personne, et il n'ose guère la faire par ses lieutenants. Un comte pareil, accoutumé dans son chateau à ne trouver aucune résistance, s'indigne de celle qu'on lui fait les armes à la main; il est donc ordinairement conduit par la colère ou par la vengeance. D'ailleurs il ne peut avoir d'idée de la vraie gloire. Les guerres doivent donc S'Y faire dans toute leur fureur naturelle, et le droit des gens y avoir moins d'étendue qu'ailleurs. Un tel comte a tant de défauts qu'il faudrait craindre d'exposer au grand jour sa stupidité naturelle. Il est caché, et l'on ignore l'état où il se trouve. Par bonheur, les hommes sont tels dans ce comté, qu'ils n'ont besoin que d'un nom qui les gouverne. (1)

Dezael sourit et y vit tout à fait une réplique de la situation actuelle. Le comte n’avait même pas de programme mais préférait faire un constat alarmant sur une situation actuelle avec de soi disants responsables passés. Et pour le coup, ça n’avait pas porté. Malheureusement pour lui il avait gardé tous les rapports de l’époque et pouvait encore prouver que sa gestion était d’une qualité irréprochable.

Tu as bien raison, le comte ne viendrait pas dire ça en face. Je pense effectivement qu’il s’agit d’une bête blessée, qui jète ses dernières forces dans la bataille. Qui plus est, il parle au nom du Conseil, en disant « nous ». Que dire … Si l’ensemble du Conseil a pour but de ne pas prendre ses responsabilités alors …

(1) Montesquieu/De l’esprit des lois - Chapitre XIV Comment les lois sont relatives au principe du gouvernement despotique
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Dezael

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MessageSujet: Re: [RP]Parler à une affiche c'est la vie    [RP]Parler à une affiche c'est la vie  EmptyMar 1 Mar 2016 - 2:49

Dezael regarda l’annonce, 24h après avoir vu sa publication en place publique.

-Non mais Charles, tu te rends compte ? Ils m’accusent de magie quand même.

-Oui je vois ça … Il faut être très circonspect dans la poursuite de la magie et de l'hérésie. L'accusation de ces deux crimes peut extrêmement choquer la liberté, et être la source d'une infinité de tyrannies, si le législateur ne sait la borner. Car, comme elle ne porte pas directement sur les actions d'un citoyen, mais plutôt sur l'idée que l'on s'est faite de son caractère, elle devient dangereuse à proportion de l'ignorance du peuple; et pour lors un citoyen est toujours en danger, parce que la meilleure conduite du monde, la morale la plus pure, la pratique de tous les devoirs, ne sont pas des garants contre les soupçons de ces crimes. (1)

Dezael hocha la tête tout naturellement, habitué maintenant à avoir une reflexion  de cette homme mystérieu à chaque fois qu’il prenait la parole.

-Tu te rends compte quand même ? Ils pensent être à la tête d’un grand comté mais ils laissent tout le pouvoir entre les mains d’une seule et unique personne. Non parce que faut le dire, maintenant que le comte a réussit à changer un peu les lois, il a le dernier mot sur tout. Tu sais quoi toi sur les « Grands » comtés ?

L’homme lui sourit et prit un temps pour la reflexion avant de lui répondre.

-Un Grand comté suppose une autorité despotique dans celui qui gouverne. Il faut que la crainte empêche la négligence du gouverneur ou du magistrat ; que la loi soit dans une seule tête; et qu'elle change sans cesse, comme les accidents, qui se multiplient toujours dans le comté, à proportion de sa Grandeur.(2)

-Ouais moi aussi je pense que celui qui se prend pour un grand n’est pas assez modeste pour pouvoir avoir l’autorité. M’enfin visiblement c’est plutôt le règne de la peur maintenant.

-Comme le principe du gouvernement despotique est la crainte, le but en est la tranquillité; mais ce n'est point une paix, c'est le silence de ces villes que l'ennemi est près d'occuper. (3)

-Ouais ça fait peur … Mais je sais pas … là on a pas de programme, la prochaine fois carrément on aura pas d’élection et le comte va désigner son successeur non ? Demanda Dezael.

-Dans les comtés où il n'y a point de lois fondamentales, la succession à l' »empire » ne saurait être fixe. La couronne y est élective par le comte, dans sa famille politique, ou hors de sa famille. En vain serait-il établi que le plus humble succéderait; le comte en pourrait toujours choisir un autre. Le successeur est déclaré par le comte lui-même, ou par ses ministres, ou par une guerre civile. Ainsi ce comte despotique a une raison de dissolution de plus qu'une monarchie.(3)

-Là tu marques un point ! lui répondit le charpentier. Mais en plus je me demande pourquoi les gens disent rien …

-Après tout ce que nous venons de dire, il semblerait que la nature humaine se soulèverait sans cesse contre le conseil despotique. Mais, malgré l'amour des hommes pour la liberté, malgré leur haine contre la violence, la plupart des peuples y sont soumis. Cela est aisé à comprendre. Pour former un conseil modéré, il faut combiner les puissances, les régler, les tempérer, les faire agir; donner, pour ainsi dire, un lest à l'une, pour la mettre en état de résister à une autre; c'est un chefd’œuvre de législation, que le hasard fait rarement, et que rarement on laisse faire à la prudence. Un conseil despotique, au contraire, saute, pour ainsi dire, aux yeux; il est uniforme partout: comme il ne faut que des passions pour l'établir, tout le monde est bon pour cela.(3)

-C’est vrai qu’on est plus proche du despotique que du modéré là. Ca prouve bien des choses tout ça … On ne verra probablement pas de réponses à ce qu’a demandé Marie je suppose alors. Conseil despotique oblige nan ?

L’homme rigola et l’invita à aller dans une taverne boire un coup tout en s’esclaffant de la manière dont le comte avait préférer produire des menaces envers un citoyen plutôt que de communiquer avec le peuple.






(1) MONTESQUIEU / De l’esprit des lois - Chapitre V De certaines accusations qui ont particulièrement besoin de modération et de prudence
(2) MONTESQUIEU / De l’esprit des lois - Chapitre XIX Propriétés distinctives du gouvernement despotique
(3) MONTESQUIEU / De l’esprit des lois - Chapitre XIV Comment les lois sont relatives au principe du gouvernement despotique
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MessageSujet: Re: [RP]Parler à une affiche c'est la vie    [RP]Parler à une affiche c'est la vie  EmptyMar 1 Mar 2016 - 12:16

Maintenant que Dezael avait gueulé, la PP était venue mettre une annonce rapidement. Oui l’ancien CAM avait le conseil à sa botte. Oui dès qu’il gueulait ça avançait. Avoir un comte soumis à ses pieds, ça Dezael il aimait bien. Mais quand même, là cette annonce c’était n’importe quoi. Ou comment noyer le poisson !

porte parole du Conseil Comtal a écrit:
Informons le peuple d'Artois que plusieurs fuites d'informations ont été observées dans différentes institutions de notre Comté Souverain d'Artois lors du mandat précédent.
Cela nous a obligé à filtrer, réduire les communications afin d'identifier, de cerner le ou les responsables, ou de s'assurer de la bonne sécurité de nos informations, durant ces dernières semaines.

Tiens c’est marrant mais Dezael avait un contact en Flandres il avait entendu dire que Chany, actuellement à la justice du comté, déblatérait des secrets en taverne. Pourtant elle était toujours dans le Conseil. Bizarre bizarre ça … Enfin c’est facile de dire qu’il y avait des fuites, quand les fuites venaient directement du comte et de ses sbires.

porte parole du Conseil Comtal a écrit:
Nous ne pourrions évoquer toutes les institutions. Seulement, celle qui est devenue sûre, après quelques journées de surveillance.

Bien sur bien sur … c’était trop simple ça… « Sachez qu’il y a des soucis, on peut rien vous dire mais y’a des soucis ». Prenez nous pour des cons.
porte parole du Conseil Comtal a écrit:

Des informations du Conseil comtal et de deux autres institutions sont sorties. Certaines sont remontées aux oreilles de nos ennemis.
Depuis la nouvelle équipe dans le conseil comtal, les fuites ont disparu. Bien que nous avons choisi les membres du nouveau conseil comtal, que nous leur fassions pleinement confiance, nous restons exigeant envers tout le monde. Davantage pour nos proches. Avoir une confiance personnelle est une chose.

« Bien que nous avons ». Elle allait prendre du subjonctif dans la figure la PP. Même un gamin de 8 ans sait mieux écrire et parler que ça m’enfin, après tout mettre des gens incompétents aux postes, ça le comte il savait bien le faire. La nouvelle équipe, Dezael le savait, il y avait de nombreuses fuites aussi. Mais ce que le comte ne savait pas, c’est que par exemple les Lames qui étaient passé en Artois bavardaient beaucoup. Les fuites venaient de leurs alliés et non pas de chez eux. Mais la vengeance aveugle du comte en avait décidée autrement.

porte parole du Conseil Comtal a écrit:
Mais le service au Comté est d'une valeur supérieure. Nous conspuons certains qui servent leurs intérêts personnels, familiaux, amicaux au-delà de l'intérêt du Comté Souverain d'Artois. Alors, nous avons pris la même exigence envers nous-même et nos colistiers.
Ainsi, nos services de contre-espionnage ont veillé. Le Conseil comtal actuel va pouvoir fonctionner pleinement et avec confiance.

Oui ben si ça a été trouvé, pourquoi n’y a-t-il pas de procès ? Pourquoi faire toujours autant de mystères autour de ses institutions corrompues ? Mystère mystère.

porte parole du Conseil Comtal a écrit:
Concernant les deux autres institutions, elles seront surveillées dans le secret jusqu'à ce qu'elles soient pleinement sûres.

Nous avons ordonné des enquêtes de sécurité interne au Comté l'an passé pour assurer notre sécurité. Le travail est poursuivi et je ne lâcherais pas l'Artois aux taupes, aux égoïstes et aux malfrats en tout genre. Si nous avons pu repérer certaines fuites, c'est grâce au réseau du Comté Souverain d'Artois qui dépasse les frontières et les mers, bien plus important que nous ne le laissons paraître. Nous ne sommes plus une province du royaume de France. Nous sommes notre propre royaume indépendant et libre de toute influence extérieure hostile ou amicale. Au contraire, notre influence s'étend...

Encore un mélange du « je » et du « nous ». Le comte avait définitivement considéré que le Conseil et le comté lui appartenaient. D’ailleurs, l’Artois était un royaume ? Avec un roi ? Ou une province indépendante gérée par son Conseil avec un Comte à sa tête ? Bientôt il allait prétendre au pouvoir divin que ça choquerait personne.

-Bon et bien merci. Donc je vais résumé. « On a eu des soucis, on peut pas vous dire quoi. Maintenant c’est bon mais on vous dit toujours pas quoi. Je tiens à vous dire que tout va bien mais par contre, j’avais annoncer parler de l’économie mais … noyons le poisson, sortons une belle phrase pleine de patriotisme et basta. »

Il était beau le Conseil d’Artois
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MessageSujet: Re: [RP]Parler à une affiche c'est la vie    [RP]Parler à une affiche c'est la vie  EmptyJeu 3 Mar 2016 - 19:49

Dezael revint vers les affichages pour vérifier si le comte avait répondu ou non. Un autre homme que Charles se tenait devant le panneau. Il parlait visiblement tout seul.

Comme la volonté particulière agit sans cesse contre la volonté générale, ainsi le Conseil fait un effort continuel contre la souveraineté. Plus cet effort augmente, plus la constitution s'altère ; et comme il n'y a point ici d'autre volonté de corps qui, résistant à celle du comte, fasse équilibre avec elle, il doit arriver tôt ou tard que le comte opprime enfin le peuple et rompe le traité social. C'est là le vice inhérent, et inévitable qui, dès la naissance du corps politique, tend sans relâche à le détruire, de même que la vieillesse et la mort détruisent enfin le corps de l'homme.

Il y a deux voies générales par lesquelles un Conseil dégénère : savoir, quand il se resserre, ou quand l'Comté se dissout. Le Conseil se resserre quand il passe du grand nombre au petit, c'est-à-dire de la démocratie à l'aristocratie, et de l'aristocratie à la royauté. C'est là son inclinaison naturelle. S'il rétrogradait du petit nombre au grand, on pourrait dire qu'il se relâche mais ce progrès inverse est impossible. En effet, jamais le Conseil ne change de forme que quand son ressort usé le laisse trop affaibli pour pouvoir conserver la sienne. Or, s'il se relâchait encore en s'étendant, sa force deviendrait tout à fait nulle, et il subsisterait encore moins. Il faut donc remonter et serrer le ressort à mesure qu'il cède ; autrement l'Comté qu'il soutient tomberait en ruine.

Le cas de la dissolution du Comté peut arriver de deux manières. Premièrement, quand le comte n'administre plus l'Comté selon les lois, et qu'il usurpe le pouvoir souverain. Alors il se fait un changement remarquable ; c'est que, non pas le Conseil, mais l'Comté se resserre ; je veux dire que le grand Comté se dissout, et qu'il s'en forme un autre dans celui-là, composé seulement des membres du Conseil, et qui n'est plus rien au reste du peuple que son maître et son tyran. De sorte qu'à l'instant que le Conseil usurpe la souveraineté, le pacte social est rompu ; et tous les simples citoyens, rentrés de droit dans leur liberté naturelle, sont forcés, mais non pas obligés d'obéir.

Le même cas arrive aussi quand les membres du Conseil usurpent séparément le pouvoir qu'ils ne doivent exercer qu'en corps ; ce qui n'est pas une moindre infraction des lois, et produit encore un plus grand désordre. Alors on a, pour ainsi dire, autant de comtes que de magistrats ; et l'Comté, non moins divisé que le Conseil, périt ou change de forme. Quand l'Comté se dissout, l'abus du Conseil, quel qu'il soit, prend le nom commun d'anarchie.

En distinguant, la démocratie dégénère en ochlocratie, l'aristocratie en oligarchie. Dans le sens vulgaire, un tyran est un roi qui gouverne avec violence et sans égard à la justice et aux lois. Dans le sens précis, un tyran est un particulier qui s'arroge l'autorité royale sans y avoir droit. C'est ainsi que les Grecs entendaient ce mot de tyran ; ils le donnaient indifféremment aux bons et aux mauvais comtes dont l'autorité n'était pas légitime. Ainsi tyran et usurpateur sont deux mots parfaitement synonymes. , l'aristocratie en oligarchie : j'ajouterais que la royauté dégénère en tyrannie, mais ce dernier mot est équivoque et demande explication. Pour donner différents noms à différentes choses, j'appelle tyran l'usurpateur de l'autorité royale, et despote l'usurpateur du pouvoir souverain. Le tyran est celui qui s'ingère contre les lois à gouverner selon les lois ; le despote est celui qui se met au-dessus des lois mêmes. Ainsi le tyran peut n'être pas despote, mais le despote est toujours tyran. (1)


Ha ouais, lui il était carrément entrain de dire que le Conseil pourrissait le comté. Enfin ceci dit, on voyait le comte sortir pour agresser tout le monde et aucun conseiller réagir. Si bien qu’on aurait dit un enfant qui faisait des siennes et des parents qui ne voulaient pas le reprendre… C’était lamentable. Alors le jeune homme recula doucement, en espérant qu’on ne le voit pas. Ben oui, on allait encore dire que ça venait de lui.


(1) ROUSSEAU / Du Contrat Social - Chapitre 3.10 De l'abus du gouvernement et de sa pente à dégénérer
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MessageSujet: Re: [RP]Parler à une affiche c'est la vie    [RP]Parler à une affiche c'est la vie  EmptyDim 6 Mar 2016 - 13:44

Dezael se décala d'un pas vers SON tableau et continua à dire :

Alors le comte on a pas le courage de venir???

Charles le regarda bouger et lui demanda.

Mais je croyais que tu ne pouvais pas dire ça en public?

Dezael lui répondit en rigolant.

Ben on peut pas juste à côté parce que soit disant y'a que l'affichage blablabla, mais que sous Albroc en fait. Et que pour ceux qui dénoncent sa politique. Les autres ont le droit apparemment.

Charles arqua un sourcil et répondit sur un ton emprunt à quelque tristesse

Ben on est bien dans un comté despotique alors. Aller, c'est pas grave, y'a ton affichage ici.

T'as raison. ON VEUT DES REPONSES, ON VEUT DES REPONSES !!!
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MessageSujet: Re: [RP]Parler à une affiche c'est la vie    [RP]Parler à une affiche c'est la vie  EmptyLun 7 Mar 2016 - 1:53

Dezael arriva devant son tableau d’affichage avec de quoi tenir plusieurs jours. Il avait prévu de retrouver les différents penseurs qu’il avait croisé mais sa surprise fut un peu plus grande lorsqu’il trouva un troisième laron devant les annonces.

Bonjour. Vous venez vous informer ? Demanda Dezael

Bonjour à vous. J’ai entendu parlé d’un comté un peu despote sur les bords alors je venais voir ça.

Ha oui, oui oui, c’est bien là. Vous savez quoi vous sur le despotisme et son comte du coup ? Demanda avec grand intérêt l’ancien CAM.

Après des présentations d’usage, l’homme lui répondit.

Le gouvernement arbitraire d'un comte juste et éclairé est toujours mauvais. Ses vertus sont la plus dangeureuse et la plus sûre des séductions : elles accoutument insensiblement un peuple à aimer, à respecter, à servir son successeur, quel qu'il soit, méchant et stupide. Il enlève au peuple le droit de délibérer, de vouloir ou ne vouloir pas, de s'opposer même à sa volonté, lorsqu'il ordonne le bien ; cependant ce droit d'opposition, tout insensé qu'il est, est sacré: sans quoi les sujets ressemblent à un troupeau dont on méprise la réclamation, sous prétexte qu'on le conduit dans de gras pâturages. En gouvernant selon son bon plaisir, le tyran commet le plus grand des forfaits. Qu'est-ce qui caractérise le despote ? Est-ce la bonté ou la méchanceté ? Nullement. Ces deux notions n'entrent seulement pas dans sa définition. C'est l'étendue et non l'usage de l'autorité qu'il s'arroge. Un des plus grands malheurs qui pût arriver à une nation, ce seraient deux ou trois règnes d'une puissance juste, douce, éclairée, mais arbitraire : les peuples seraient conduits par le bonheur à l'oubli complet de leurs privilèges, au plus parfait esclavage.(1)

Dezael trouva intéressante sa vision du despotisme et regarda Charles qui venait d’arriver en plein milieu.

Je trouve votre vision de la chose un peu réductrice mon brave. Lança Charles au nouveau comparse, nommé Denis.

Ha oui ? Hé bien quel est votre sens du comte despote vous ? Répondit Denis.

D’abord on dit pas « despote » mais « despotique ». Répliqua Charles.

Non, on dit « despote ». Surenchérit Denis.

« Despotique » que j’vous dis bon Dieu. Dit Charles en levant un peu la voix.

L’ancien CAM décida d’intervenir.

Messieurs, s’il vous plait, on va pas se battre pour …

Excusez moi ! Dezael n’avait pas entendu arriver le quatrième du groupe, Jean Jacque, qu’ils avaient rencontré la dernière fois. Pourquoi ne dirions nous pas « despoteux » ? Un comte despoteux s'pas si mal non?

Dezael se tapa le front. Tu vas pas t’y mettre toi aussi Jean-Jacque. Aller messieurs, je vous offre l’apéro, nous aurons tout le loisir de s’expliquer autour d’un verre et d’un bon saucisson de chez Gezekell, la boucherie qui vous donne des ailes !!!(2)

Les quatre hommes se mirent au milieu du couloir et partagèrent quelques charcuteries et mirabelle liquide pour converser.

(1) Diderot / Lettre à Helvetius
(2)    Dezael / Pub pour la meilleure boucherie d'Artois
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MessageSujet: Re: [RP]Parler à une affiche c'est la vie    [RP]Parler à une affiche c'est la vie  EmptyLun 28 Nov 2016 - 21:22

Meloar passa devant un tableau d'affichage qui traitait déjà de la dictature en Artois. C'était parfait pour poser une seconde estrade au cas où la cours fermait. Déposant une caisse, il jeta un coup d'oeil à gauche, puis à droite et se vit déjà haranguer les foules.
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MessageSujet: Re: [RP]Parler à une affiche c'est la vie    [RP]Parler à une affiche c'est la vie  EmptyMer 30 Nov 2016 - 17:53

Meloar avait reçu un courrier de Kiboki. Le fameux courrier qui devait le faire venir au palais de justice, lui signifiant sa mise en accusation. A part pour dire qu'il s'agissait d'un procès publique, rien ne disait le pourquoi du comment. Etant donné que le parchemin qu'il avait en main était plus un torchon qu'un document officiel, il décida de lui donner une seconde vie et de l'accrocher au panneau d'affichage du chateau. Après tout le procès était public, on devait donc en attirer du monde.




De Kiboki, Procureur du Comté                                                                                                                      
A Meloar, accusé dans une affaire de TOP                                                                                                        

Bonjour à vous,

Par la présente, je vous informe que votre procès aura lieu en place publique.
Vous pouvez dès lors prévenir votre avocat, si vous en avez un, que le procès débutera ce jeudi 1er décembre 1464.
Vos témoins sont également attendus pour cette date.

Bien à vous,

Kiboki
Procureur du Comté

Meloar contempla l'affichage et se dit que Kiboki était doué pour rendre un panneau plus sympathique. Bon ce genre de courrier n'était pas à prendre à la légère mais enfin ...
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