Messe de Mgr Adso aux soldats

A Jehanne qui s'asseyait déjà : Ne te laisse pas aller à la paresse, va donc chercher les autres !

Puis à l'adresse de celui qui avait ouvert une fenêtre : Ne comptez pas sur moi, lors du partage du pain et du vin, pour vous envoyer votre part par la fenêtre...

A Hiro qui lui disait qu'organiser cette messe était une bonne idée, il faillit dire "oui, l'idée est de moi", mais se retint... C'était l'évidence même, alors çà ne servait à rien de l'exprimer. Je suis heureux que cela te fasse plaisir. Je ne suis pas sûr de pouvoir en organiser souvent comme çà, parce que j'ai beaucoup d'obligations... Et à vrai dire, je cherche un candidat pour exercer les fonctions d'aumônier auprès des armées...

Diabolo qui eu vent qu`une messe est célébré en l`honneur des soldats de l`OST se diriga vers l`église.

Déjà il y avait des gens sur le parvis de l`église.Il entre discrètement dans l`église salue les gens et prend place sur un banc et se recueille.

[HRP : voir https://conseil-artois.1fr1.net/t16707-hrp-la-messe-aux-armees#678796 /HRP]


L'archevêque était heureux de voir que les bancs se peuplaient un peu plus. Il décida de commencer, çà ferait venir les autres plus vite...

Mes enfants ! Bienvenus dans... euh... devant la maison du Très-Haut ! Nous nous réunissons aujourd'hui pour partager ensemble la parole de Ses prophètes et partager le pain et le vin ! Mais pour commencer, tel le centurion devant Christos, reconnaissons que nous sommes pécheurs. Répétez après moi :

Citation :

Je confesse à Dieu Tout-puissant, à tous les Saints, et à vous aussi, mes Amis, parce que j'ai beaucoup péché, en pensée, en parole, en action.
Je supplie tous les Saints, et vous, mes Amis, de prier le Créateur pour moi. Que le Très Haut nous accorde le pardon, l'absolution et la rémission de tous nos péchés.

Je vous rappelle qu'à tout moment, vous pouvez venir vous faire pardonner vos péchés en allant vous confesser auprès d'un clerc.

Il leur laissa le temps de réciter la prière du pardon, puis reprit :

Proclamons maintenant notre Foy ! Répétez après moi :

Citation :

Je crois en Dieu, le Trés-Haut tout puissant,
Créateur du Ciel et de la Terre,
Des Enfers et du Paradis,
Juge de notre âme à l'heure de la mort.

Et en Aristote, son prophète,
le fils de Nicomaque et de Phaetis,
envoyé pour enseigner la sagesse
et les lois divines de l'Univers aux hommes égarés.

Je crois aussi en Christos,
Né de Maria et de Giosep.
Il a voué sa vie à nous montrer le chemin du Paradis.
C'est ainsi qu'aprés avoir souffert sous Ponce,
Il est mort dans le martyr pour nous sauver.
Il a rejoint le Soleil où l'attendait Aristote à la droite du Trés-Haut.

Je crois en l'Action Divine;
En la Sainte Eglise Aristotélicienne Romaine, Une et Indivisible;
En la communion des Saints;
En la rémission des péchés
En la Vie Eternelle.

AMEN

Quel passage allait-il bien leur lire, maintenant ? Ah si ! c'était des soldats, et les soldats des ordres religieux aimaient bien qu'on leur parle de Sainte Kyrène ! Il ouvrit le livre à la bonne page, puis commença :

Je vais vous lire un extrait de l'hagiographie de Sainte Kyrène. Sainte Kyrène était l'une des apôtres de Christos.

Il fallait choisir un passage, parce qu'il pressentait que lire de trop long textes à des soldats... C'était bien connu : tout dans les muscles, rien dans la t... oui enfin, ce n'était pas très charitable, comme pensée... Il choisit finalement deux paragraphes du discours qu'elle avait prononcé :

Citation :

Chacun a sa place, le soldat a sa place de la même manière pour aider la construction de l’Eglise, mais il a une grande responsabilité. Car comme le bûcheron ne doit pas couper d’arbre si nul n’en a besoin, le soldat ne doit pas faire couler le sang inutilement. Comme le bûcheron n’a pas de haine contre l’arbre, le soldat ne doit pas avoir de haine envers son ennemi, et il ne doit agir que si la cause est juste et approuvée par Dieu. S’il combat sans haine, pour servir les desseins du Créateur, et respecte les jours de prières, il en sera pardonné.

Le choix de la raison, au moment de prendre une décision, est ce qui conduit vers le Très Haut, car la raison entraîne la compréhension, la compréhension conduit à l’amitié désintéressée, l’amitié conduit à l’Amour parfait, et l’Amour élève vers Dieu. La violence mène immanquablement vers l’exclusion et la rancœur, nous éloignant ainsi du Très Haut. Ainsi, l’élimination progressive de la violence est, en même temps, le secret des morales et le critère même de toute action politique qui se veut morale.

C'était bien beau d'avoir de grandes idées sur comment apporter le Très-Haut un peu plus près des soldats, mais maintenant, il fallait trouver quelque chose à leur dire pour le sermon. Ce n'était pas simple, en plus : un esprit comme le sien devait se mettre au niveau de la troupe... A ce qu'il lui semblait, il valait mieux faire des phrases courtes, et éviter d'aborder des concepts un peu trop compliqués... Faire simple, quoi !

Euh...
Le Très-Haut déteste la violence...

Ouaip... Ce n'est pas avec ce genre de phrase qu'il entrerait dans l'histoire comme un grand théologien. Et puis, quelle entrée en matière pour s'adresser à des soldats...

Mais çà ne veut pas dire qu'il vous déteste parce que vous usez de violence, hein ! Je présume qu'il sait très bien que vous vous contentez de défendre vos familles et vos champs. Cà y était, il savait comment rattraper le coup : D'ailleurs, Sainte Kyrène est connue pour avoir mis sur place une garde armée pour défendre les premiers membres de notre Eglise. Elle estimait que si le Très-Haut nous avait donné le libre arbitre, ce n'était pas pour attendre benoitement qu'il s'occupe de tout pour nous. Se défendre contre des agresseurs est donc non seulement permis, mais aussi souhaitable.

Mais toute de même, comme elle vous l'a dit, il ne faut pas éprouver de haine, car la haine détruit votre âme. Aussi, lorsque vous taperez sur la tête de vos adversaires, tâchez d'éviter de frapper trop fort. Certes, taper sur la tête d'un soldat, et qui plus est champenois, j'imagine que çà ne laissera pas plus de séquelles que çà, mais tout de même, ne les molestez pas trop...

Et par dessus tout, n'oubliez pas le Logion 15 de Christos : A des hommes qui se battaient, Christos a dit : " Mais vous allez vous aimer les uns les autres, au nom de Dieu !"

Voilà, il espérait que çà avait été suffisamment clair.
Ah ! il avait failli oublier :

Ayons maintenant une pensée pour tous ceux qui sont tombés sur le champ de bataille pour la sécurité de l'Artois, et pour tous ceux qui ont été meurtris dans leur chair.

Il fit quelques instants de silence, puis il se mit en devoir de rompre le pain et de verser le vin, et invita l'assistance :

Venez maintenant tous partager le pain et le vin de l'amitié !

Jehanne avait eu beau essayer de traîner le Capitaine en personne à la messe en lui faisant miroiter qu'il y avait un buffet, rien n'y fit... quel mécréant ce Groland... il s'était contenté d'envoyer Sam à sa place le bougre !
Un scandale !!!
Un Capitaine qui ne se déplace même pas pour une messe donnée en l'honneur de ses propres soldats...
Bon certes, il bataillait avec des cartes, comptait les valides, les morts, cherchait des épées partout, c'est clair qu'il ne s'ennuyait pas !

Dans son propre fort, Jehanne n'eut pas plus de succès... et c'est bredouille qu'elle revint à la messe et se mit à grogner en bousculant tout l'monde.

Ah ben c'est du joli !!!
On m'envoie chercher du peuple et on en profite pour commencer à becqueter sans moi ?!?!

Oups... Adso s'arrêta en pleine mastication d'un morceau de pain qu'il venait de mettre à la bouche, et qui dépassait encore un peu...

Euh... T'étais pas encore revenue ? Evidemment, il faut imaginer ces mots dits avec la bouche pleine.

Il montra l'autel improvisé sur le parvis :
Regarde, ils t'ont tout laissé, personne n'a encore voulu venir partager le pain et le vin pour la communion !

Après s'être fait postillonner dessus par Adso, Jehanne ne se fit pas prier pour se jeter comme une affamée sur le buffet.
Elle s'enfila un quignon de pain. Il était sec, mais elle avait l'habitude !
Visiblement les curés n'étaient pas mieux lotis que les marins...
Y'avait au moins un truc pas mauvais, le vin.

Après s'en être enfilé une bonne lampée, Jehanne s'entendit dire quelques mots lancés comme une interrogation...

Pour la communion...

Fallait le temps que ces mots parviennent à son unique neurone !
Avait elle le droit de communier au moins... c'est qu'elle n'était pas baptisée la Jehanne encore. Mais comme elle mourait de faim et de soif, elle s'enfila une autre verre de ce bon vin, persuadée qu'Aristote ne lui tiendrait pas rigueur de participer à cette communion. Pis c'était Adso en personne qui l'avait invité, alors...

Maintenant qu'il s'était remis de son sentiment de culpabilité, et qu'il avait finit d'avaler sa portion de pain, Adso se sentit obligé de faire un peu la conversation avec Jehanne.

Et sinon, çà va ?
Je croyais que je devais être invité à ton baptême par Mère Astreria... Vous avez oublié de me prévenir, ou c'était volontaire ?

Certes, cette façon un peu directe de dire les choses pourrait semblait un tantinet désobligeante, mais Adso était coutumier du fait.

Jehanne ne sachant pas si elle avait le droit de communier avant son baptême, prit le temps de s'enfourner un autre bout de pain qu'elle fit passer avec une autre gorgée de ce bon vin avant de répondre...

Ben c'est que... il me faut encore passer au détecteur de mensonge... enfin me confesser quoi...
Pis avec la dose de péchés que j'collectionne, ça va être long, j'le sens !

Ah oui, d'accord...
Adso hocha la tête d'un air de dire qu'il comprenait.

Quoi ? Mais tu veux dire que tu n'est toujours pas baptisée ?
Les choses s'étaient mises tout à coup en place dans son esprit.

Malheureuse ! Ne touche plus à rien !
Il se tourna vers le reste de l'assistance :
Et tous les autres qui ne sont pas baptisés, ne touchez à rien non plus !

Je reviens dès que possible, il faut que j'aille vérifier un point du droit canon.